Friday, October 8, 2010

LISEZ: ASSALE TIEMOKO ANTOINE DE SA RESERVE


LETTRE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Excellence monsieur le président, par la présente, je viens porter à votre connaissance, l’histoire dramatique qui suit et qui est la preuve que lorsque dans un pays, la justice qui est le dernier rempart des citoyens contre  l’arbitraire est mise uniquement au service des forts à cause de la corruption, les pauvres et les faibles subissent les injustices les plus graves et perdent espoir.
Monsieur le président, vous le savez, cela fait aujourd’hui, la quatrième fois que je vous écris. Je ne suis ni avocat, ni magistrat. Je ne suis rien du tout. Mais, comme je vous l’ai déjà dit, j’ai décidé de consacrer ma vie à dénoncer la corruption, les abus de pouvoir et toutes les injustices qui ont cours dans notre pays, sans tomber dans la délation ni dans la calomnie.
Monsieur le président, vous le savez et cela est d’ailleurs un secret de polichinelle, notre justice est corrompue et la plupart de nos hommes de loi tordent le coup au droit au profit de leurs intérêts privés. Et cette façon de faire qui est devenue la norme, a parfois de graves conséquences sur la vie d’innocentes personnes : en voici un exemple.
Le dimanche 16 décembre 2007, à 9 heures 17 mn, j’ai reçu l’appel de madame Raïssa épouse Souleymane Marie Michelle qui me dit les choses suivantes : « monsieur Assalé, je suis une veuve avec trois enfants à élever. Je suis enceinte. A cause de la justice, j’ai perdu mon travail. La Justice m’a arraché ce que je prenais pour nourrir mes enfants. J’ai été humiliée dans ma dignité de femme. Je suis victime d’une grave injustice. On m’a remis votre numéro pour que je vous appel. S’il vous plait, aidez-moi ! »
Ne sachant quoi répondre, je promets à madame Raïssa de la rappeler et je mets fin à la communication. Après quelques instants de réflexion, je la rappelle et  lui dis : madame, je veux bien écouter votre histoire et voir dans quelle mesure vous aider, même si je ne vois pas ce que je peux réellement faire pour vous. Mais avant, je vais vous envoyer un message auquel vous devez répondre en toute sincérité. C’est votre réponse à ce message qui déterminera tout.
A 11 heures 26 mn, j’envoie le message suivant à madame Raïssa : madame, je ne suis pas un avocat, ni un Magistrat, ni un procureur. Je ne suis pas une autorité de ce pays. Je n’ai aucune relation. Je ne suis rien du tout. Je ne peux intervenir dans votre affaire que si je suis sûr que vous êtes victime d’une vraie injustice. Pour cela, vous devez me jurer devant Dieu, que vous n’êtes impliquée, ni de loin, ni de près dans l’histoire pour à cause de laquelle vous dites avoir tout perdu.
A 11heures 48 mn, la réponse arrive : « je jure devant Dieu que je n’ai rien à avoir dans cette affaire. Je suis veuve et j’ai trois enfants de 14, 9 et 5 ans et je suis enceinte. Je pensais avoir trouvé un « père » pour mes enfants. Vous pouvez demander à mon patron, voici son numéro (…). Cette dame sortait avec mon concubin. C’est après que j’ai répondu à un des coups de fil de ce dernier que j’ai su son existence et même à la police criminelle, elle a menacé de me tuer. Elle m’a encore dit qu’elle a des relations et qu’elle peut faire de ma vie un enfer. L’adjoint du Procureur monsieur K. B peut confirmer mes dires. Voici son contact (…). J’ai tout perdu à cause de cette affaire. Aidez-moi s’il vous plait. »
Excellence monsieur le Président, après cette réponse, je décide de m’impliquer dans cette histoire et en compagnie du bon Dieu, je me rends au domicile de dame Raïssa à 17 heures 12 mn, quelque part à Abidjan. Là, en présence de ses trois enfants, elle me raconte toute sa mésaventure que je vous rapporte ici en détails sans y retrancher ni ajouter un seul mot pour que vous compreniez la monstruosité de l’injustice dont elle est victime.
« En 2004, mon mari, monsieur Karamoko Souleymane, professeur de mathématique à l’Université de Cocody, est décédé en me laissant les trois enfants que voici. Comme nous étions mariés légalement, j’ai pu bénéficier de ses divers droits et pensions. Avec une partie de l’argent reçu, y compris celui de l’assurance, et en accord avec les parents de mon défunt mari, j’ai décidé, vers le deuxième trimestre de l’année 2006, d’acheter deux taxis compteurs tout équipés, à 10 millions 250 mille francs afin de faire du transport intercommunal pour m’occuper de mes enfants. C’est donc de l’exploitation de ces deux taxis que je vivais, en plus des revenus de mon travail, avec mes trois enfants. Tout allait donc pour le mieux, grâce à Dieu, mais il me fallait un « père » pour les enfants car je sentais que cela leur manquait cruellement. Ainsi, lorsque en mai 2007, j’ai fait la connaissance de monsieur ZIAO MAIFAGA CHARLES qui s’est présenté à moi comme étant un capitaine des douanes, je n’ai pas hésité à accepter sa demande d’amitié, surtout qu’il n’était pas marié. Quelques temps après notre rencontre, à sa demande, j’ai déménagé pour m’installer chez lui avec les enfants à Angré. Tout se passait donc normalement et  j’avais repris goût à la vie car il s’occupait bien de moi et était aux petits soins des enfants. Chaque matin, il me déposait à mon service avant d’aller à son travail. Quand, au début du mois de juillet, je lui ai annoncé que j’attendais un enfant de lui, il a été tellement heureux qu’il m’a offert une voiture de marque BMW de type deux portières et dont les pièces avaient été établies à mon nom. Tout se passait donc bien jusqu’au dimanche 16 septembre 2007 où des agents de la police criminelle sont venus à notre domiciles à 21 heures 30 mn, pour arrêter mon concubin. Quatre jours après son arrestation, j’ai été appelée à la police criminelle. Dans les locaux de la police, les deux agents qui avaient le dossier en charge, à savoir Koffi Mathieu et Akoun, m’apprendront que monsieur ZIAO mon conjoint, est un faux officier des douanes et qu’il est connu des fichiers de la police comme un escroc notoire, et que cette fois-ci, il avait escroqué la somme 10.000.000 de francs à madame N’ZI N’DA AFFOUE et que monsieur ZIAO, pour recouvrer sa liberté, avait décidé de faire un arrangement avec la plaignante. Que cette dernière était prête à retirer sa plainte contre monsieur ZIAO, si j’acceptais de lui céder en compensation, les trois voitures, c’est-à-dire les deux taxis compteurs de mes enfants plus la BMW que monsieur ZIAO m’avait offerte. Les policiers me demandent alors de signer un engagement pré rédigé à cet effet. Chose que je refuse, en expliquant que j’avais déjà les deux taxis bien avant de rencontrer monsieur ZIAO et que par conséquent, ces deux voitures ne pouvaient en aucun cas être mêlées à cette histoire. La seule voiture que je pouvais libérer peut-être, étant la BMW. Les policiers me demandent alors d’aller réfléchir car la plaignante qui refuse d’accepter une seule voiture, aurait subi un trop grand préjudice. Je quitte donc les locaux de la police. Le même jour, vers 18 heures, la plaignante débarque à notre domicile, sans doute sur indication des policiers, et  menace devant les enfants traumatisés, de me jeter en prison et de faire de ma vie un enfer si je continuais à refuser de lui céder les trois voitures. Après m’avoir humiliée devant tous les voisins en me traitant de tous les noms, elle se retire en me promettant de repasser le lendemain avec le document à signer. Mais, quand elle repasse, je ne suis pas présente. Ce qui la met en colère. Le même jour, je reçois une convocation à laquelle je devais répondre le jeudi 27 septembre. Ce jour, lorsque j’arrive dans les locaux de la police, les policiers me demandent encore de signer le document. Ce que je refuse de nouveau. C’est alors que la plaignante annonce que le Procureur TCHIMOU lui aurait conseillé de porter plainte contre moi pour complicité d’escroquerie, au cas où je persistais dans mon refus de lui céder les voitures. Je lui ai alors dit de porter sa plainte car je ne pouvais pas lui céder les biens de mes enfants, surtout, dans la mesure où il était clair que j’avais été moi aussi abusée dans cette affaire et que de toutes manières il n’y avait que la justice qui pouvait tirer toute l’histoire au clair en faisant la part des choses. Sur ce, elle dépose donc sa plainte contre moi pour complicité d’escroquerie. Devant moi et monsieur ZIAO, elle se fait entendre sur PV pendant de longues heures en affirmant notamment que c’est moi qui l’ai encouragée à remettre les dix millions à monsieur ZIAO. Mais, quand vient mon tour de me faire entendre sur PV, les policiers disent que la nuit est trop avancée et me demandent de retourner à la maison et de ne pas quitter Abidjan. Puis, ils me remettent une convocation pour le lundi 1er octobre. Le jour suivant, soit le vendredi 28 septembre, à ma grande surprise, je découvre notre affaire dans Fraternité Matin où elle est relatée dans les moindres détails selon la version de la plaignante. Il est également fait mention de ce que l’escroc, monsieur ZIAO agirait avec une complice qui n’est autre que sa compagne. Effrayée par la tournure que prenaient les événements, je décide sur conseils de quelques amis et parents, de prendre un avocat et c’est en compagnie de ce dernier que je me rends à la police criminelle. Là, le Sous directeur de la police criminelle, monsieur GAGNE, apprend à mon avocat que sur instructions du procureur TCHIMOU, il se trouve dans l’obligation de me garder à vue dans leurs locaux pour nécessité d’enquête et surtout pour éviter que je disparaisse dans la nature. Surpris par cette décision, mon avocat exprime son désaccord en insistant sur mon état (5 mois de grossesse et trois enfants de bas âge seuls à la maison). Mais rien n’y fit et je suis gardée dans les locaux de la police du lundi 1er octobre au jeudi 4 où je suis provisoirement libérée sur intervention express de mon avocat parce que je saignais à la suite d’un malaise et que je ne me sentais pas bien. Je suis donc libérée avec pour ordre de revenir le lendemain vendredi 5 octobre. C’est en sortant de mon lieu de détention que j’ai constaté que les trois voitures, les deux taxis et la BMW se trouvaient dans la cours de la police criminelle. Le 5 octobre au matin, lorsque je me présente à la police après avoir passé une nuit atroce, je suis immédiatement conduite, en compagnie de mon concubin qui se trouvait dans les locaux de la police depuis deux semaines, devant l’adjoint du procureur, monsieur LIADE WILLIS qui, après m’avoir entendue nier les faits mis à ma charge, me met sous mandat de dépôt et me fait transférer dans les locaux de la sinistre MACA. Je resterai injustement enfermée dans cette prison pendant 17 affreux jours… »
Excellence monsieur le Président, pour comprendre la suite de cette horrible injustice dont cette femme a été victime, il est nécessaire de vous transcrire ici la décision prise par le Tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau, telle que libellée dans l’attestation du dispositif du plumitif.
« Le Greffier en chef du Tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau, atteste après vérification du Plumitif que, le Tribunal correctionnel de céans, en son audience publique du 19 octobre 2007 tenue pour les affaires correctionnelles : KONE ASSIATA, Président. DIOMANDE SOUMAHORO, Assesseur. KOUASSI KALSON, Assesseur. En présence de ZALO ROSALIE substitut du Procureur de la République ; avec l’assistance de Maître DIGBE ADAMA, Greffier assermenté, a statué dans la cause MINISTERE PUBLIC C/ 1- RAISSA EPOUSE SOULEYMANE MARIE MICHELLE. 2- ZIAO MAIFAGA CHARLES ; prévenus de complicité d’escroquerie (1) et d’escroquerie (2). Et rendu le jugement numéro 3831 du 19 octobre 2007 dont le dispositif est ainsi libellé. PAR CES MOTIFS : statuant publiquement, en matière correctionnelle et en premier ressort. - Déclare RAISSA EPOUSE SOULEYMANE MARIE MICHELLE non coupable, la relaxe pour doute. – Déclare par contre ZIAO MAIFAGA CHARLES coupable. En répression le condamne à 05 d’emprisonnement fermes et à 1.000.000 F d’amende ; reçoit la constitution de partie civile de Madame N’ZI N’DA AFFOUE, l’y dit bien fondée. Condamne ZIAO MAIFAGA CHARLES à lui payer la somme de 10.000.000 F à titre de dommages intérêts. Le condamne aux dépends. En foi de quoi, la présente attestation qui ne peut servir de titre exécutoire est délivrée à la demande de Madame RAISSA EPOUSE SOULEYMANE MARIE MICHELLE pour servir de document d’information. Fait à Abidjan, le 30/10/2007. Le GREFFIER EN CHEF. »
Ceci fait et sans aucun commentaire, revenons à Madame RAISSA et écoutons là de nouveau.
« Le 19 octobre 2007, le Tribunal m’a déclarée non coupable. Mais comme ce jour était un vendredi, je suis encore retournée en prison et c’est le lundi 22 octobre, que j’ai été libérée et que je suis sortie de la MACA où j’avais été injustement enfermée durant 17 jours avec ma grossesse de 5 mois. Je croyais alors, naïvement que mon cauchemar avait pris fin. J’ignorais, que la justice ivoirienne et le droit n’habitaient pas sous le même toit. Dès que je suis sortie de prison, j’ai mené rapidement les démarches nécessaires pour obtenir la décision de mon jugement afin d’aller à la police criminelle pour récupérer mes voitures injustement saisies. J’ai obtenu l’attestation de ma décision le mardi 30 octobre 2007 et le même jour, en compagnie d’un huissier de justice, je me suis rendue à la police pour récupérer les voitures. Mais quand nous nous adressons aux deux policiers qui avaient traité l’affaire, ils nous apprennent que le dossier se trouve désormais entre les mains du Sous directeur monsieur GNAGNE et nous conseillent d’aller le voir. Ce que nous faisons. Dans le bureau du  Sous directeur, quand je lui présente la décision, il me dit qu’il n’y a aucune phrase dans la décision qui fait mention des voitures et qu’il ne peut donc pas me les remettre. Que en plus de cela, il avait reçu des consignes fermes de la part de son patron le Procureur TCHIMOU qui lui avait ordonné de ne pas me remettre les voitures. Qu’il ne pourrait me remettre les voitures que si je lui apporte une autre décision sur laquelle il y aurait quelques mots sur les voitures. Etonné par un tel raisonnement, l’huissier essaie de faire comprendre à monsieur GNAGNE que dès l’instant où le Tribunal m’avait déclarée non coupable, il n’y avait aucune raison de continuer à saisir les voitures. Mais le Sous directeur ne veut rien entendre et nous prie de le laisser travailler. Nous sortons donc de son bureau. Quelques jours plus tard, je me rends encore à la police criminelle, mais cette fois-ci en compagnie de mon avocat qui, entre-temps, était rentré de son voyage. Seulement, quand nous arrivons dans les locaux de la police criminelle, nous avons la désagréable surprise de constater que les voitures avaient disparu. Nous nous renseignons auprès du Sous directeur qui nous apprend que la plaignante, Madame N’ZI N’DA AFFOUE, était venue lui remettre en mains propres, un « soit transmit » signé par l’adjoint du procureur monsieur M’BOUA BENOIT sur instruction du Procureur TCHIMOU et que au vu de ce papier, il avait remis les trois voitures à ladite dame. Mon avocat exprime calmement à monsieur GNANGE, son indignation devant de telles pratiques. Mais ce dernier lui répond qu’il n’a fait qu’obéir aux ordres de son patron et que si nous voulions  nous plaindre, d’aller le faire dans le bureau de l’adjoint du procureur M’BOUA BENOIT. Ce que nous faisons et nous voilà dans le bureau de monsieur M’BOUA BENOIT. Là, il nous apprend que c’est son patron le Procureur TCHIMOU qui lui aurait donné des instructions pour faire remettre les voitures à dame N’ZI N’DA AFFOUE. Il dit à mon avocat qu’il ne peut pas rentrer dans les détails. Puis, se tournant vers moi, il me dit ceci : « Madame, je vous demande d’avoir beaucoup de courage car j’ai l’impression que vous avez affaire à un gros cailloux. » Quand mon avocat lui exprime sa volonté de rencontrer le procureur TCHIMOU, il le lui déconseille en affirmant que le procureur ne peut pas revenir sur sa décision de remettre mes voitures à dame N’ZI N’DA AFFOUE et lui conseille plutôt d’adresser des courriers à certaines personnes au sein du Tribunal. Je suis sortie du bureau de monsieur M’BOUA, complètement sonnée. Mon avocat était dépassé par les événements. Depuis ce jour, l’affaire est restée en l’état et cela fait bientôt deux mois que les voitures ont été enlevées par cette dame. Je détiens les clés des voitures et les cartes grises, de même que toutes les pièces originales des trois voitures. Voici toute mon histoire monsieur ASSALE. A présent, je porte une grossesse de huit mois. On m’a injustement enfermée pendant quatre jours à la police criminelle. On m’a injustement emprisonnée pendant 17 jours à la MACA. J’ai été humiliée. Le père de l’enfant que je porte en ce moment est en prison pour cinq ans. A sa sortie, il devra payer la somme de 10 millions à Madame N’ZI N’DA AFFOUE. Entre-temps, cette dernière a pris les biens de mes trois enfants et en dispose de façon illégale quelque part dans le pays. J’ai été licenciée de mon travail. Je n’ai plus rien. J’ai tout perdu. La justice de mon pays en qui j’avais placé toute ma confiance m’a enterrée vivante. C’est madame N’ZI N’DA AFFOUE qui avait raison. Je ne suis rien car je n’ai aucune relation et je ne connais pas le Procureur de la République TCHIMOU. J’ai trois enfants à nourrir, à soigner et à scolariser. Aidez-moi monsieur ASSALE. Aidez-moi je vous en supplie. Les enfants, présentez vous à monsieur ASSALE. » Et les trois petits enfants de se présenter à tour de rôle.
« Tonton, je m’appelle KARAMOKO ALASSANE CEDRIC. J’ai 14 ans ; je suis en classe de 2nd C. »
« Tonton, on m’appelle KARAMOKO NOURA. J’ai 9 ans et je suis au CM2. »
« Ton…ton, moi…on m’appelle… KARA…MOKO …MARIE…YASMINE. J’ai…5 ans et… je suis…au CP1B. »
Excellence monsieur le Président, souvent, face à la monstruosité de certaines injustices, la meilleure attitude à adopter est de ne faire aucun commentaire et par le silence, mériter la paix de l’âme pour ne pas risquer de transformer sa plume en scalpel en voulant donner son point de vue. Je ne ferai donc aucun commentaire. Il n’y a d’ailleurs rien à commenter. Tout est limpide comme l’eau de roche. En vous mettant au fait de cette injustice, je fais mon devoir qui est de parler au risque de ma vie, des pauvres et des faibles à qui on fait perdre espoir dans la vie chaque jour que le bon Dieu nous offre gracieusement de vivre. Ce que cette femme a vécu et continue de vivre avec ses enfants, s’appelle simplement injustice, abus de pouvoir et utilisation du service public à des fins personnelles. Je n’en dirai pas plus.
Vous êtes le garant de la liberté des juges et de l’autonomie de la Justice.  Mais quelle liberté peut avoir une justice qui foule aux pieds les droits et les libertés des citoyens ? Là encore, je n’en dirai pas plus. En vous informant, j’ai fait mon devoir. La balle est à présent dans votre camp. Envoyez, en vous occupant de cette affaire, un message fort à tout le peuple ivoirien et redonnez espoir aux pauvres et aux faibles. Je vous communique à toutes fins utiles, les numéros d’immatriculation des trois voitures qui ont été enlevées dans les locaux de la police criminelle et qui appartiennent à dame RAISSA : 7993 EQ01 ; 4876 EQ01 toutes deux, de marque TOYOTA COROLLA de couleur orange. 3004 EK01 de marque BMW deux portières de couleur verte. Je rappelle que les pièces originales et les clés de ces voitures sont dans les mains de la vraie propriétaire. La personne qui les détient en ce moment ne possède aucun papier. Toute utilisation de ces voitures de quelque nature que ce soit ne peut l’être qu’à titre frauduleux.
A présent, le reste vous appartient. Le peuple de côte d’ivoire et les amis de notre pays vous observent. Les enfants de dame RAISSA qui n’auront pas de cadeaux de fin d’année à cause de la justice vous attendent.
En attendant donc une réaction de votre part, je vous prie de recevoir Excellence monsieur le Président, l’assurance de mon espérance dans la naissance d’une côte d’ivoire où les pauvres et les faibles n’auront plus peur de la Justice de leur pays.
AMPLIATIONS :
Mr le Président de l’Assemblée Nationale.
Mr le Premier Ministre et son gouvernement.
Mr le Président de la Cour Suprême
Mr le Président du C.E.S.
A tous les juges et procureurs de côte d’ivoire
A tous les avocats de côte d’ivoire
A tous les dirigeants politiques de la côte d’ivoire
A tous les hommes de Dieu
Au peuple épris de justice et de paix de côte d’ivoire.
A Toute la Presse libre de côte d’ivoire

ASSALE TIEMOKO ANTOINE
PRESIDENT DE L’ASSOCIATION MVPC
TELL: 225 08 42 39 33
Par antoine de sovy


Monsieur le président,
Je voudrais très respectueusement, venir par la présente, m’adresser à vous, non pas en tant que ancien président de la république de côte d’ivoire ni en tant que président du Parti Démocratique de côte d’ivoire.
Je voudrais m’adresser uniquement au candidat déclaré pour les futures élections présidentielles qui finiront bien par être organisées un jour, même si très bientôt, on nous rappellera que les dates précises qu’on vient de nous donner ne sont qu’à titre indicatif.
M’adresser donc au candidat et non pas au président de parti, d’abord parce que je ne suis ni militant ni sympathisant du PDCI et ensuite parce que comme tel, je n’ai aucune critique à formuler sur la manière dont vous dirigez votre parti. C’est une affaire qui ne regarde que les militants de votre parti et ils sont suffisamment matures pour savoir si vous êtes l’homme de la situation.
Si je ne veux m’adresser qu’au candidat que vous êtes, c’est parce que le candidat fait parti du domaine public et c’est la raison pour laquelle il devient le président de tous les ivoiriens une fois qu’il est élu. J’ai donc , beaucoup de choses à dire au candidat.
Cette précision faite et avant de poursuivre, je voudrais me présenter à vous.
Je suis Assalé Tiémoko Antoine,  né ivoirien à koyékro, sous-préfecture de Tiassalé, un village que vous n’avez jamais visité et que peut-être vous ignorez jusqu’à l’existence. Je suis donc de ce village et depuis le 16 août 2007, je me suis engagé dans un combat qui consiste à parler de ceux dont on ne parle jamais, bon an mal an et qui sont pourtant des faiseurs de rois. Je veux parler des pauvres et de leurs enfants qui représentent la majorité écrasante de la population ivoirienne et qui sont victimes depuis des années, des intrigues politiciennes et à présent, de la corruption dévastatrice érigée en véritable système social et qui a fermé toutes les portes de réussite aux jeunes diplômés nés enfants de pauvres.
Ceci dit monsieur le président, Friedrich Von Schiller a dit : « si tu veux comprendre les autres, regarde dans ton propre cœur. Mais, si tu veux te comprendre toi-même, regarde comment les autres se comportent. »
La première question qui m’est venue à l’esprit quand j’ai appris que vous avez annoncé votre candidature pour les élections présidentielles était celle-ci : qu’est-ce que monsieur Bédié peut-il encore apporter à la côte d’ivoire et surtout aux jeunes gens que nous sommes, nés plusieurs années après les indépendances ?
Mais, en me rappelant la manière dont vous avez quitté le pouvoir, je me suis rendu compte que cette question était absurde. Vous étiez président de la république de côte d’ivoire et vous avez perdu le pouvoir, non pas à la suite d’un vote sanction du peuple souverain de côte d’ivoire, mais plutôt à la suite d’un « braquage politique », par des coupeurs de route qui vous ont empêché de poursuivre votre chemin et qui par la même occasion, ont ouvert la boîte de pandore.
Après une telle mésaventure, la logique aurait voulu que vous vous retiriez de la politique pour vous consacrer à des activités beaucoup plus tranquilles. Surtout qu’à mon humble avis, il n’y a pas dans ce pays, une autre personne comme vous, qui a servi l’Etat à tous les niveaux de responsabilité. C’est un don de Dieu.
Vous êtes donc candidat et je peux dire sans aucune crainte de me tromper, que la raison principale de cette candidature, à l’exclusion de tout autre raison, se trouve dans la manière dont vous êtes parti du pouvoir. Vous voulez prouver à tout le monde que vous êtes un démocrate dans l’âme et que à ce titre, vous voulez avoir directement la réponse du peuple de côte d’ivoire sur la question suivante : « ivoiriennes, ivoiriens, est- ce que vous croyez sincèrement que j’ai mal travaillé pour notre pays et que je mérite le braquage dont j’ai été l’objet en 1999 » ? Vous tenez absolument à avoir la réponse à cette question et vous avez raison. La prise du pouvoir se fait de façon légale et sa perte doit se faire de façon légale. Et, c’est sans doute la raison pour laquelle, l’on dit qu’à Marcoussis, vous avez été le seul à vous opposer au « braquage » du pouvoir du Président Gbagbo par les mêmes coupeurs de routes qui ont « fait la peau » à votre régime.
C’est le peuple seul, qui peut et qui doit décider de mettre à la retraite, à travers une élection, un président qui n’est pas arrivé au pouvoir par les armes, surtout que ceux qui l’ont chassé du pouvoir ont été eux-mêmes chassés par le peuple dans des conditions beaucoup plus humiliantes et que cette réaction extrême et sans précédant du peuple de côte d’ivoire ne peut en aucun cas être interprétée comme l’absolue adhésion à un quelconque programme, mais plutôt, comme l’expression du ras-le-bol d’une population trompée, abusée et excédée par les pratiques mafieuses d’un régime militaire qui en quelques mois seulement, avait fini par faire comprendre et cela, même aux enfants, qu’il était la pire des choses qui pouvait arriver à notre pays. La suite, on la connaît.
Vous avez donc raison de ce point de vue, d’être candidat. Votre logique est démocratique, claire, simple et finalement difficile à comprendre pour tous ceux qui ne savent pas ou qui ont oublié que c’est le peuple seul qui a le droit de mettre définitivement à la retraite, un dirigeant politique qui n’a pas obtenu son pouvoir par la force brutale des armes.
Merci de nous passer ce message. Mais, au-delà de tout cela, je voudrais vous dire les choses suivantes.
La côte d’ivoire a changé, les ivoiriens aussi. Quand vous étiez au pouvoir, il y avait encore un peu de morale dans notre pays. Maintenant, il n’y en a plus.
Quand vous étiez au pouvoir, il y avait déjà la corruption dans notre administration. Maintenant, notre administration est totalement sinistrée par la corruption.
Quand vous étiez président de la république, il y avait déjà la corruption dans les concours administratif mais au moins, les enfants de pauvres arrivaient de temps en temps à réussir. Maintenant, ils n’ont plus aucune chance et il est absolument impossible pour eux de réussir sans payer.
Quand vous étiez président, les diplômes ivoiriens, certes avaient commencé à perdre de leur valeur, mais au moins, on subissait des épreuves pour les avoir. Maintenant, si vous avez de l’argent, vous pouvez acheter le BEPC, le BAC ou le BTS pour un parent qui a abandonné l’école depuis 18 ans et lui permettre, également en payant, de rentrer à la police, à la gendarmerie ou au Cafop.
Quand vous étiez président, les enfants de pauvres avaient déjà du mal à trouver du travail. Maintenant, ils n’ont plus de mal à trouver du travail. Le plus dur pour eux, c’est de trouver l’argent du transport pour retourner au village pour pleurer ensemble avec leurs parents paysans.
Je pourrais citer à l’infini, les choses qui n’ont pas simplement changé mais qui ont évolué depuis 1999. Vous savez sans doute aussi que la côte d’ivoire que vous pensez être à mesure de diriger à nouveau est aujourd’hui classée 151ème  sur 163 pays classés sur le plan de la probité. Elle est aussi le 6ème pays le plus corrompu d’Afrique après le Soudan, le Tchad, la RDC, la Guinée et la Guinée équatoriale.
Comme vous le voyez, la côte d’ivoire a beaucoup évolué sur l’échelle de la négativité et de la médiocrité. Désormais dans ce pays, le mensonge a acquis autant de force que la vérité et tout le monde est convaincu que ce qui compte vraiment, c’est de « manger » à tous les prix et que la morale et l’avenir du pays peuvent attendre. On célèbre même aujourd’hui, les criminels à la télévision et les enfants qui s’éveillent à la vie, regardent ça et l’intériorisent dans leur fragile conscience comme des modèles à suivre.
La côte d’ivoire que vous compter diriger s’est effondrée, non pas sur le plan physique, mais plutôt sur le plan moral. C’est donc un plan de redressement moral qu’il faut à la côte d’ivoire et non pas exclusivement un plan de redressement économique. Le redressement moral englobe le redressement économique et vous savez, en économiste averti, qu’aucun plan de redressement ne peut prospérer dans un pays gangréné par la corruption à tous les niveaux.
Ce dont la côte d’ivoire a besoin, c’est le positionnement de la règle de droit au-dessus de tout le monde y compris le chef de l’Etat et son entourage. Cela signifie que les présidents-seigneurs ou les présidents-dieux n’ont plus leur place dans notre pays. Ce dont les ivoiriens et principalement les pauvres ont besoin, ce ne sont pas des grands discours théoriques sur la micro ou la macro économie, mais plutôt, la restauration codifiée de l’égalité de chances pour tous. Que l’on soit né avec une cuillère d’argent dans la bouche ou par une nuit pluvieuse.
L’élection à venir et pour la quelle vous êtes candidat, sera la plus difficile pour tous les candidats. Car, il ne s’agira pas, comme l’a dit le président Gbagbo, de demander aux ivoiriens de choisir entre ceux qui étaient pour la rébellion et ceux qui étaient pour la république. Non, il ne s’agira pas de cela parce que finalement, la seule victime de cette guerre, c’est le peuple de côte d’ivoire. Les hommes politiques, toutes tendances confondues, ont plutôt profité de cette guerre. Qui, pour se maintenir au pouvoir, qui, pour obtenir une parcelle de pouvoir et c’est ce qui continue jusqu’au jour d’aujourd’hui. Personne n’a d’arguments pour se dédouaner. Tout le monde est comptable de cette situation. Il s’agira donc plutôt, pour chaque candidat, à faire la preuve de son engagement ferme à œuvrer pour que jamais plus dans ce pays, il n’y ait d’un côté, un président et son entourage, riches, corrompus jusqu’aux ongles et au-dessus de toutes les lois. Et, de l’autre, un peuple pauvre, affamé, malade, victime de toutes les humiliations et de toutes les injustices sociales.
Monsieur le président, ce ne sont pas les promesses qui feront de vous le prochain président de la côte d’ivoire. Les ivoiriens ont suffisamment eu le temps de savoir ce que valent les promesses des politiciens. Il ne s’agira donc pas de faire des promesses. Les ivoiriens et surtout les pauvres n’en veulent plus. Croyez-moi, le peuple de côte d’ivoire aura un message très clair à faire passer. Il n’y aura pas de bétail électoral acquis à la cause de quelqu’un. Il y aura d’un côté, les pauvres et leurs enfants qui pendant bientôt huit ans ont mangé une fois par jour et qui meurent chaque jour dans les hôpitaux comme des bêtes. Et de l’autre côté, les arrogants et suffisants politiciens ivoiriens qui pour la plupart, considèrent le pouvoir comme une source d’enrichissement rapide et illicite.
Le président Gbagbo a dit de vous que vous êtes « rusé » et que vous savez vous « entourer ». Il avait raison pour la ruse, car la ruse est l’une des qualités que doit posséder un grand homme d’Etat et vous êtes un grand homme d’Etat. Mais, n’oubliez pas qu’on ne ruse pas avec la vie et l’avenir d’un peuple. Pour ce qui est de l’entourage, vous devez savoir que le seul entourage d’un président démocratiquement élu, c’est son peuple. Les allégeances des amis et de l’entourage d’un président, n’ont de valeur que durant le « festin présidentiel ».
Monsieur le président, comme je l’ai dit plus haut, vous avez raison de vous présenter comme candidat. Car, c’est seul le peuple de côte d’ivoire qui a le droit de vous mettre à la retraite ou de dire si vous pouvez encore lui apporter quelque chose. Vous voulez faire comprendre au monde entier que c’est le peuple seul qui donne et qui reprend le pouvoir et non une bande de « braqueurs » actionnés » dont l’intrusion sur la scène politique restera dans l’histoire comme la plus vaste bêtise et la plus vaste escroquerie politique et morale dont un peuple dans son ensemble ait jamais été victime.
Le peuple de côte d’ivoire vous donnera votre réponse et cette réponse sera très claire. Car, dans les deux cas de figure, vous sortirez vainqueur. Si vous gagnez, vous aurez eu raison sur tout le monde et surtout sur les « braqueurs ». Si vous perdez, vous aurez encore eu raison sur tout le monde et surtout encore sur les « braqueurs ».
Mais, d’ici à cette échéance, il faudra décoder le message qui se trouve dans le silence assourdissant des jeunes de côte d’ivoire qui sont présentement dans les cars en train de vendre des médicaments chinois, qui sont assis derrière des cabines téléphoniques, qui sont en train de vendre de façon ambulante, à pieds et sous le soleil, des appareils électroménager, bref, des jeunes qui depuis sept ans, ont bu le calice jusqu’à la lie. Car, ces jeunes sur qui tout le monde fantasme et que même certains considèrent comme une chasse gardée, ne voteront pas pour un candidat. Ils voteront pour eux-mêmes. En déposant leur bulletin de vote dans l’urne, ils feront le choix entre le chômage éternel, la gestion des cabines téléphoniques, le retour à la stérile terre après 18 ans d’étude, et la restauration de la justice et de l’égalité pour tous dans le partage des richesses de ce pays.
Depuis sept ans, les jeunes, pour la plupart enfants de pauvres, ont suffisamment eu le temps de comprendre que c’est dans la gourmandise que l’égoïsme, la méchanceté et l’ingratitude des hommes politiciens se manifestent le plus honteusement.
Vous voulez redevenir président de la république ? Très bien ! Je vous prie simplement de retenir, qu’ « aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire ».
En espérant ne pas vous avoir ennuyé, je vous souhaite bonne chance pour demain qui est déjà aujourd’hui.
ASSALE TIEMOKO ANTOINE
PRESIDENT DE L’ASSOCIATION MVPC
31 BP 533 ABIDJAN 31
TELL : 225 08 42 39 33


Chers frères et sœurs ivoiriens,
Voici quelques expressions qui nous sont familières : faire le couloir, fais-nous fait, mouiller la barbe, graisser la patte, parler français, cause, tu manges je mange, être dans le contexte, le travaillement, il faut accoucher etc. Elles véhiculent toutes, une seule et unique notion : LA CORRUPTION.
En effet, est-ce normal que ceux qui composent à l’occasion d’un concours échouent tandis que ceux qui ne sont pas soumis aux épreuves soient admis parce qu’ils ont un soutient influent ou qu’ils ont payé les organisateurs en espèce ou en nature ? Qu’en est-il du mérite et de la compétence ? Est-ce normal qu’on ne puisse pas être adjudicataire d’un marché sans avoir payé de pots de vin ? Est-ce normal qu’à l’issue de l’exécution d’un marché, on ne puisse être payé qu’après avoir consenti à reverser un certain pourcentage du prix au payeur ? Est-ce normal que de façon ostentatoire, les forces de l’ordre exigent leur « ça suffit » aux automobilistes. Est-ce normal que  certaines décisions de justice ne soient que de simples transactions, au mépris de l’application du droit ? Est-ce normal qu’on laisse mourir un malade à l’hôpital parce qu’il n’a pas d’argent ou qu’il n’a pas de personnalité influente pour intervenir à se faveur ? Est-ce normal que les matières premières, notamment le café et le cacao soient payés en dessous du prix fixé par les autorités compétentes ? Est-ce normal qu’on exige d’une femme son corps avant qu’elle ne puisse bénéficier des droits qui lui sont reconnus par la loi ? Est-ce normal, est-ce normal ? Nous pourrions à l’infini, égrener ces forfaits.
Notre pays est corrompu parce que nous le sommes. Peut-être même que l’air que nous respirons l’est aussi. Selon Transparency International, une ONG internationale de lutte contre la corruption, la côte d’ivoire est 151ème sur 163 pays classés par ordre de mérite, au plan de la probité et le 6ème pays le plus corrompu d’Afrique après le Soudan, la RDC, le Tchad, la Guinée et la Guinée Equatoriale. Pendant ce temps, le PNUD, dans son rapport 2006 sur le développement humain largement influencé par la corruption, situe notre pays au 164ème rang sur177. En somme, nous sommes dernier. Quelle honte ! Tous ces constats ne sont-ils pas révoltants ? Si nous ne faisons rien, la guerre dont nous sommes en train de sortir péniblement et qui a certainement exacerbé ces pratiques honteuses et néfastes, ne sera rien à côté de celle que nous préparons par nos actes répréhensibles, nos comportements ou notre silence à la fois coupable et complice. Il faut réagir et agir.
Vous avez sans doute lu quelque part ou entendu parler des contributions que je fais paraître dans la presse écrite, notamment dans le Nouveau Réveil et Fraternité Matin, pour dénoncer ce fléau en interpellant tous les ivoiriens, y compris le chef de l’Etat. J’ai créé dans la même vaine, une Association pour mener la lutte sur le terrain en collaboration étroite avec l’ONG Côte d’ivoire Contre la Corruption de monsieur Paul Agodio.
Nous sommes donc des ivoiriens qui souffrons pour notre pays, pour son image et celle de ses habitants. Ces organisations sont physiquement représentées dans votre quartier, votre village, sur votre lieu de travail par des comités de base comprenant chacun 15 à 30 personnes. 10 Comités de base constituent une section. A Abidjan, plus de trois sections forment une coordination. A l’intérieur du pays, la coordination regroupe toutes les sections du département. Ce sont des points de ralliement et de résistance à la corruption. Ce sont les premières brigades de lutte. La corruption prospère parce que les victimes n’ont pas de recours. Elles sont seules, abandonnées à elles-mêmes. Désormais, votre recours, c’est la chaîne de solidarité que nous tissons.
Rejoignez ces comités de base, ces sections, ces coordinations. Vous aurez d’autres informations concernant la lutte. Si ces brigades n’existent pas encore dans votre milieu de vie, créez-les. Vous en avez la permission et surtout le droit. De toutes les façons, vous rencontrerez au hasard de vos évolutions quotidiennes, des personnes qui vous informeront. Nous sommes nombreux. Vous n’êtes plus seuls. Sachez-le. Mais, si d’une manière ou une autre, vous ne pouvez participer physiquement à la création de votre comité, vos conseil, vos observations et toutes vos aides de quelques nature que ce soit seront utiles à la lutte. Prenez part à ce combat, ne le boudez surtout pas. C’est pour notre pays, pour nous-mêmes peut-être mais surtout pour nos enfants et nos futurs enfants à qui nous n’avons pas le droit de laisser en héritage, par notre silence et nos compromissions, une société immorale où ne survivront que les plus forts, comme dans la jungle.
Ce combat n’est pas politique et ne peut en aucun cas être politique. Il n’est dirigé contre aucun pouvoir, justement parce que nous voulons nous appuyer sur les décideurs politiques pour entamer la réforme de notre Administration.
La philosophie de notre lutte est donc la suivante :
1- INDEPENDANCE
. Vis-à-vis du pouvoir politique
. Vis-à-vis du pouvoir d’argent
2-     Partenariat avec le pouvoir politique : 3 raisons
. La corruption date de longtemps et aucun pouvoir ne peut en être le seul responsable
. L’indexation du pouvoir pourrait entraîner des affrontements qui nous feraient perdre inutilement du temps et nous éloigneraient de la vraie lutte contre la corruption.
. C’est le pouvoir qui va mettre en œuvre la réforme de l’Administration.
3-     Professionnalisme
. Un professionnel, c’est quelqu’un dont les prises de position sont crédibles car souvent documentées.
Comme vous le voyez, nous avons une idée claire de ce que nous voulons faire et nous voulons vous amener à comprendre réellement, la nécessité qu’il y a à combattre avec la plus grande détermination, ce fléau qui, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, est l’une des plus graves menaces contre la stabilité de notre pays.                                                Il suffit pour s’en convaincre, de se demander comment les armes qui ont endeuillé notre pays un certain 19 septembre 2002, sont parvenues au cœur de la République c’est-à-dire à Abidjan.
Il suffit pour s’en convaincre, de penser aux déchets toxiques qui ont été déversés dans notre pays. Il n’y a que la corruption qui peut expliquer de telles choses.
Ce combat vous concerne donc.
Prenez contact avec nous et vous aurez plus d’informations sur la manière dont nous comptons procéder et sur la manière dont vous pouvez participer le plus efficacement.
Merci.
Assalé Tiémoko Antoine
Président de l’Association MVPC
TELL : 225 08 42 39 33

PS : vous pouvez lire la plupart de mes contributions publiées dans la presse sur mon Blog : http://antoine-desovy.over-blog.com
Ces contributions ne sont que l’expression du désarroi d’un jeune homme qui souffre de voir dans quelle situation se trouve son pays et qui veut se battre contre ce fléau qu’est la corruption. Il ne faut donc pas leur prêter d’autres objectifs inavoués.
Merci et à bientôt pour d’autres informations.

. Ce dont notre pays aura le plus besoin en sortant de la guerre, ce n’est pas uniquement la reconstruction physique ; ce sera surtout la reconstruction morale. Toutes tergiversations ou négligences nous conduira inévitablement à une autre crise beaucoup plus grave que celle que nous continuons de vivre. La corruption entraîne l’injustice et trop d’injustices ne peut conduire qu’au désordre. Il est temps, grand temps de se réveiller. Car, la corruption, c’est comme la mort, on y pense que le jour où elle nous touche


LA VERTU ET L’INTERÊT PRIVE

« Voici quelques expressions qui nous sont familières : faire le couloir, fais nous fait, mouiller la barbe, graisser la patte, parler français, causes, tu manges je mange, être dans le contexte, le travaillement, etc. Elles véhiculent toutes une seule et unique notion : LA CORRUPTION.
En effet, est-ce normal que ceux qui composent à l’occasion d’un concours échouent tandis que ceux qui ne sont pas soumis aux épreuves soient admis parce qu’ils ont un soutient influent ou qu’ils ont payé les organisateurs  en espèce ou en nature ? Qu’en est-il du mérite et de la compétence ? Est-ce normal qu’on ne puisse être adjudicataire d’un marché sans avoir payé de pots de vins ? Est-ce normal qu’à l’issue de l’exécution d’un marché, on ne puisse être payé qu’après avoir consenti à reverser un certain pourcentage du prix au payeur ? Est-ce normal que certaines décisions de justice ne soient que de simples transactions au mépris de l’application du droit ? Est-ce normal que de façon ostentatoire, les forces de l’ordre exigent leur « ça suffit » aux automobilistes ? Est-ce normal qu’on laisse mourir un malade dans un hôpital parce qu’il n’a pas d’argent ou qu’il n’a pas de personnalité influente pour intervenir en sa faveur ? Est-ce normal que les matières premières, notamment le café et le cacao soient payés en dessous du prix fixé par les autorités compétentes ? Est-ce normal qu’on exige d’une femme son corps avant qu’elle ne bénéficie des droits qui lui sont reconnus par la loi ? Est-ce normal, est-ce normal ? Nous pourrions à l’infini égrener ces forfaits.
Notre pays est corrompu parce que nous le sommes. Peut-être même que l’air que nous respirons l’est aussi. Selon TRANSPRENCY INTERNATIONAL, une ONG internationale de lutte contre la corruption, la Côte d’ivoire est 151ème sur 163 pays classés par ordre de mérite au plan de la probité. Pendant que le PNUD, dans son rapport annuel 2006 sur le développement humain largement influencé par la corruption, situe notre pays au 164ème rang sur 177. En somme, nous sommes derniers. Quelle honte ! Tous ces constats ne sont-ils pas révoltants ? Si nous ne faisons rien, la guerre dont nous sommes en train de sortir péniblement et qui a certainement exacerbé toutes ces pratiques néfastes, n’est rien à côté de celle que nous préparons par nos actes répréhensibles, nos comportement ou notre silence à la fois coupable et complice. Il faut réagir et agir. »
Que peut-on ajouter à un tel constat ?
Depuis quelques temps, nous écrivons pour dénoncer le phénomène de la corruption qui a atteint des proportions absolument intolérables dans notre pays. L’objectif de nos écrits étant de provoquer une petite prise de conscience au niveau de tous les ivoiriens, quelles que soient leurs appartenances politiques, religieuses et sociales afin qu’ils aperçoivent le danger que représente la corruption pour l’avenir de notre pays et surtout de nos futurs enfants.
Le constat que nous faisons est que manifestement, le thème de la lutte contre la corruption ne mobilise pas les ivoiriens, non pas qu’ils ne sachent pas les nuisances de la corruption, mais parce qu’ils ont réalisé que le plus important, ce n’est pas de lutter contre ce fléau, mais de l’utiliser pour « manger ». En réalité, il n’y a que « manger » qui intéresse les ivoiriens. Et cette volonté de « manger » est si puissante qu’elle a fait sinon est en train de faire basculer la corruption dans l’ordre du normal. Et c’est sans aucun doute, ce qui constitue la plus grande menace pour l’avenir de notre pays.
Ainsi, les ivoiriens trouvent normal qu’un médecin traîne les pieds pour s’occuper d’un malade agonisant tant que les parents de ce dernier n’ont pas « parlé français ».
Ainsi, les ivoiriens trouvent normal que des sages femmes abandonnent une femme en travail tant que son mari n’a pas fait la preuve de sa capacité à « dire merci » à ces dernières.
Ainsi, les ivoiriens trouvent normal qu’il y ait 13 faux barrages de nos forces de l’ordre sur l’autoroute du nord, entre le corridor de Gesco et celui de N’zianouan, distants d’à peine 130 km.
Ainsi, les ivoiriens trouvent normal qu’un enseignant qui interroge les candidats à l’oral du BEPC ou du BAC, brandisse aux candidats une feuille sur laquelle il est inscrit : 12/20= 1000 francs. 14/20= 2000 francs. 16/20= 3000 francs. 18/20= 4000 francs.
Ainsi, les ivoiriens trouvent normal que pour obtenir le moindre papier dans un tribunal, dans un ministère, dans un commissariat de police, il faille « graisser la patte » à quelqu’un.
Ainsi, les ivoiriens trouvent normal qu’à la banque du trésor, les approvisionnements sur les budgets soient vendus ou que les entrepreneurs soient obligés de payer les payeurs pour avoir ce qui leur est dû.
La corruption est donc devenue un phénomène tout à fait banal pour les ivoiriens qui, quand ils ne le subissent pas, en profitent tout simplement.
Si nous appelons demain, les ivoiriens à une lutte citoyenne contre la corruption, il n’est pas sûr que cela les intéresse parce que derrière cette lutte, il n’y a pas forcément à « manger » pour chacun. Or, les ivoiriens veulent « manger », ici et maintenant. Ils veulent tellement « manger » que l’actuelle flambée des prix des denrées de première nécessité n’a ému et n’émeut personne et les autorités qui  n’ont pas grand’chose à proposer, se frottent les mains et dorment tranquillement. Nos autorités ont compris que les luttes qui mobilisent les ivoiriens, sont celles dans lesquelles ils peuvent avoir à boire et à manger.
Ainsi, cette année, le ministère de la Fonction Publique a décidé de faire passer les frais de la visite médicale pour certains concours dont notamment celui de l’ ENA, de 5000 francs à 11500 francs. Les candidats, surpris par une telle hausse ont juste haussé les épaules et ont mis la main à la poche. Si l’année prochaine, pour éviter les problèmes de monnaie, cette visite médicale passait de 11500 à 15000 francs, personne ne s’en inquièterait parce qu’un mouvement de protestation contre ce fait ne permet à personne de « manger » et c’est cette mentalité de «  mangement » qui a fait de notre pays l’un des pays les plus corrompus au monde et le 6ème pays le plus corrompu d’Afrique après la Guinée, le Soudan, la RDC, le Tchad et la Guinée équatoriale. Il suffit, pour comprendre le danger que la corruption représente pour notre pays, d’observer le niveau de développement de ces cinq pays.
Notre pays est corrompu et nous devons en parler tous les jours parce qu’il ne se développera jamais avec un tel niveau de corruption et aucun investisseur ne peut se risquer à mettre son argent dans un pays gangrené par la corruption. Si nous ne faisons rien, nous pouvons être assurés que dans cinq ans au maximum, notre pays s’écroulera. D’abord parce que les générations actuelles qui ont pour mission de prendre la relève sont en train d’être corrompues, si elles ne le sont déjà, jusqu’à la moelle épinière. Même à l’école primaire, les enfants sont convaincus que l’effort ne sert plus à rien et que papa ou maman doit payer pour qu’ils réussissent leur examen de CEPE et leur concours d’entrée en 6ème.
Ensuite, parce que toutes les écritures religieuses révèlent que Dieu n’a jamais aimé les pays peuples corrompus et qu’il finit toujours par les réduire à néant. Ces jours-ci, certaines autorités religieuses tirent la sonnette d’alarme, mais y a-t-il au moins une oreille pour les entendre ?
Les ivoiriens sont des gens vertueux mais leurs vertus se perdent de plus en plus dans les intérêts comme les fleuves dans la mer. Nous sommes prêts à vendre notre pays, pourvu que cela nous permette d’avoir une position sociale, de devenir le leader incontesté de notre clan, de rentrer dans les grâces sonnantes et trébuchantes d’une autorité politique.
Depuis sept ans, combien de clubs ou de mouvements de soutien n’avons-nous pas créés pour soutenir notre président, pour soutenir notre ministre, pour soutenir quelqu’un qui est supposé posséder beaucoup d’argent ? Des dizaines, des centaines, des milliers. Combien en avons-nous créés pour lutter contre la corruption ? Aucun. Tout simplement parce qu’il y a à boire et à manger dans les Clubs de soutien. Et les ivoiriens veulent « manger ». Il n’y a que cela qui les intéresse. Toutes les valeurs morales de notre pays peuvent bien s’écrouler, du moment où cela ne nous empêche pas de « manger », tout va bien et de toutes les manières, notre pays est un pays béni de Dieu.
Non, Dieu ne béni jamais les pays corrompus. Il laisse plutôt les malheurs s’abattre sur eux pour leur transmettre des messages.
La guerre que nous subissons jusqu’au jour d’aujourd’hui ne serait peut-être pas arrivée si notre pays n’était pas l’un des plus corrompus au monde. Si la corruption ne sévissait pas à nos frontières et sur nos corridors de sécurité, peut-être que les armes n’auraient jamais atteint le cœur de la république.
Les déchets toxiques qui ont tué et continuent de tuer n’auraient peut-être jamais été déversés dans notre pays si notre administration  n’était pas l’une des plus corrompues au monde.
Ces deux exemples suffisent à eux seuls pour comprendre le danger dans lequel nous sommes. Combien sont-elles nos forces de l’ordre qui font correctement leur travail sur nos corridors, sur nos routes ? Combien sont celles qui ne mettent pas les arrangements et l’argent au devant de l’application de la loi et partant, de la sécurité du pays ?
Combien sont-ils, nos responsables administratifs qui prennent le temps de lire les documents avant de les signer ?
En réalité, la guerre et les déchets toxiques n’ont rien changé. Ils nous ont plutôt ouvert les yeux sur la possibilité de devenir rapidement riche, en mettant nos intérêts privés devant ceux de la communauté et du pays. L’inobservation de la règle de droit qui permet l’enrichissement illicite et rapide, est la première cause de la corruption.
Nos autorités sont impuissantes face à ce fléau et cette impuissance se lit dans cette terrible déclaration du président Gbagbo : « la corruption est le problème réel de la côte d’ivoire, le jour où je lui trouverai une solution, notre pays sera sauvé. »
Et si nous nous mobilisions pour dire au président que la seule solution pour lutter contre la corruption et sauver notre pays de l’effondrement, est de mettre la loi au-dessus de tous les citoyens, y compris le président de la république ? Il n’y a que l’observation absolue de la règle de droit par tous qui peut permettre la sauvegarde à la fois de l’intérêt privé et de l’intérêt public. Autrement, l’intérêt privé étouffe l’intérêt public parce que les vertus disparaissent dans l’intérêt et là où il n’y a pas de contrainte légale, l’homme choisit presque toujours de faire le mal qui lui profite, au détriment du bien qui profite à tous. Nous faisons le bien par obligation légale ou morale et le mal par une prédisposition naturelle. La corruption qui est mal, prospère dans notre pays parce que la règle de droit est foulée au pied par tout le monde. Or, là où il n’y a pas de loi, règne le désordre.
La solution la plus efficace contre la corruption, c’est l’application rigoureuse de la loi. Mobilisons-nous pour cela et nous sauverons notre pays.

ASSALE TIEMOKO ANTOINE
PRESIDENT DE L’ASSOCIATION MVPC
31 BP 533 ABIDJAN 31
TELL: 225 08 42 3933


Monsieur le ministre, lorsque dans un pays, ceux qui sont considérés comme des modèles prouvent par leurs actes au quotidien, que le peuple a eu tort, le seul recours qui reste est de s’adresser directement à ceux dont la compétence et la probité morale sont reconnues par tous et je me suis laissé dire que vous êtes l’une des autorités les plus compétentes et les plus intègres de notre pays.
Pour nous autres qui en allant à l’école, avions de grandes aspirations et qui sommes pris aujourd’hui, après nos études, dans l’étau entre nos rêves et la réalité historique, vous êtes l’un des exemples qui nous permettent encore de croire que nos pauvres parents paysans n’ont pas eu tort de nous mettre à l’école et c’est la raison pour laquelle monsieur le ministre, je viens m’adresser à vous aujourd’hui.
En effet, vous savez sans doute que depuis un certain temps, il y a des jeunes gens qui se sont mis à écrire dans certains journaux pour dénoncer la corruption qui sévit dans le monde des concours et examens organisés dans notre pays. Certains journaux dont notamment Le Nouveau Réveil, contribuent largement à diffuser ces écrits. Ainsi, dans deux lettres ouvertes adressées au Président de la république, plus un droit de réponse à l’attention du ministre de la fonction publique, je me suis permis de dénoncer haut et fort, cette corruption dans lesdits concours, en vain.
Mais comme vous le savez  monsieur le ministre, dans ce pays, lorsque vous attirez l’attention des autorités sur un danger, elles vous considèrent immédiatement comme un aigri, jaloux de ceux qui « mangent » et il faut bien reconnaître qu’il y a des gens qui mangent bien dans ce pays depuis sept ans. Si je suis considéré comme un aigri et un jaloux, j’accepte ce sort parce que je sais que ce n’est pas de mon époque que Socrate a été condamné à mort par la première démocratie au monde, tout simplement parce qu’il posait des questions. Ce n’est donc pas nous autres, pauvres bougres, qui dénonçons un vrai système étatique, qui allons être portés en triomphe, surtout que nous le faisons, en hommes civilisés, avec un simple stylo, alors que l’actuelle donne dans ce pays est qu’on n’écoute que ceux qui possèdent une arme à feu ou qui cassent avant de parler ou qui ont une capacité de nuisance avérée.
Monsieur le ministre, notre pays traverse une crise difficile depuis bientôt six ans et comme vous le savez, la plupart des pays africains qui ont connu ce genre de crise se sont effondrés, avec parfois la disparition totale de l’Etat. Notre pays, contrairement aux autres, a résisté sur tous les plans, surtout sur le plan économique et nos fonctionnaires, sacrés veinards, n’ont jamais connu d’arriérés de salaires. Qu’est-ce qui permet d’expliquer cette situation que certains considèrent comme la preuve de ce que la côte d’ivoire est un pays béni de Dieu et que d’autres, comme le chef de l’Etat, brandissent comme étant la preuve de ce que notre pays est « un pays solide, essentiel » ?
La seule explication qui justifie à mon avis cette santé économique de notre pays, c’est que les dirigeants passés de ont fait un travail formidable en formant des cadres compétents comme vous, pour tenir notre administration et nos régies financières. Des serviteurs de l’Etat comme vous, comme le DG des impôts, le DG de la douane, ont été recrutés sur appel à candidature et le seul critère, à l’exclusion de tous les autres, a été la compétence et c’est cette compétence qui vous a permis de sauver notre pays. Vous n’avez versé aucune somme d’argent à qui que ce soit pour être sélectionné et c’est parce que vous n’avez moralement aucun compte à rendre à quelque parrain que ce soit, que vous avez pu faire votre travail comme il se doit.
Des ivoiriens en général et des jeunes en particulier ont offert leur poitrine pour sauver leur pays. Les cadres de côte d’ivoire, formés par Houphouët Boigny et l’ancien parti unique, ont utilisé leur compétence pour sauver l’économie de leur pays. Et c’est la raison pour laquelle, je pleurs de voir ce qui se passe en ce moment dans notre administration.
Quand votre génération de cadres, génération formée par l’ancien régime, quittera l’administration pour limite d’âge, notre pays s’effondrera. Tout simplement. Depuis le 16 août 2007, je ne fais que répéter cela, telle une prophétie. Je le dis, je le répète et je l’assume. Quand votre génération quittera l’administration, la côte d’ivoire s’effondrera, à cause de la corruption.
Vous le savez, je ne vous apprends rien, même le trésor que vous dirigez, est l’un des secteurs les plus atteints. J’y reviendrai, car c’est l’objet principal de ma lettre.
La côte d’ivoire s’effondrera parce que le mode de recrutement actuel des agents de l’Etat dans tous les secteurs d’activité, notamment la fonction publique, la gendarmerie, la police, la douane, l’enseignement primaire et secondaire etc, est une malédiction. Cela, parce que la corruption est une malédiction, un péché puni par Dieu. Votre génération a été recrutée sur la base de la compétence et du mérite. La génération actuelle est recrutée à 99%, sur la base de la corruption, du favoritisme, du népotisme, etc.
La chose est devenue tellement grave qu’aujourd’hui, il y a des gens qui réussissent des concours sans même subir les épreuves. Quand je dis cela, on me prend pour un dénigreur, mais moi j’aime profondément ce pays et je sais que si rien n’est fait dès maintenant, dans cinq ans au maximum, la côte d’ivoire s’écroulera, à cause de la corruption.
La guerre que nous subissons jusqu’aujourd’hui n’a été possible que parce que notre pays est l’un des plus corrompus au monde, (164ème sur 174).
Si les déchets toxiques qui ont tué les ivoiriens sont arrivés dans notre pays et que plus de un an après, on n’a pas encore jugé les coupables, c’est parce que notre administration publique fonctionne sur la base de la corruption au plus haut sommet et le président Gbagbo a tort de penser que  «  l’on exagère tout dans ce pays ».
Quand on voit ce qui se passe dans le recrutement de ceux qui entrent dans notre gendarmerie et notre police, on peut être assuré que lorsque la génération des hauts officiers actuels aura pris sa retraite, la côte d’ivoire n’aura plus d’armée parce que la plupart de ceux qui y entrent aujourd’hui, que ce soit à la gendarmerie, à la police, à la douane, ont des faux diplômes et 99,99% d’entre eux ont payé pour intégrer ces corps de métier. On ne peut construire aucune armée républicaine avec des gens recrutés sur cette base.
Il suffit d’observer leur comportement sur nos routes, dans les maquis, dans les boîtes de nuit pour s’en convaincre. Pour la plupart, nos policiers, nos gendarmes, nos militaires recrutés depuis 2000 n’ont aucun niveau intellectuel, ont de faux diplômes et sont de vrais voyous en ténue militaire. Certains utilisent systématiquement la colère et la violence pour un simple contrôle d’identité afin de cacher leur analphabétisme et leur incapacité à expliquer oralement quoi que ce soit à un citoyen. Quand vous verrez un policier, un gendarme ou un miliaire utiliser la violence là où il suffit simplement d’expliquer, vous pourrez être assuré qu’il possède un faux diplôme. Et ce sont les organisateurs des concours y compris les ministres de tutelle de ces corps de métier, de certains officiers et généraux qui sont à la base de cette situation. Il est impossible de rentrer dans ces corps sans payer ou sans être parrainé par une autorité haut placée. Comme l’a dit un officier dans une salle de composition : « Dieu et la chance comptent pour 1% dans nos concours ».
Quand quelqu’un rentre dans la gendarmerie, dans la police ou dans l’armée sur cette base, il n’offrira jamais sa vie pour défendre quoi ou qui que ce soit et encore moins la patrie parce que pour défendre la patrie, il faut d’abord savoir ce que c’est.
Voilà pourquoi, je dis que la corruption détruira notre pays à court terme.
Ce long détour fait, revenons à présent, monsieur le ministre, sur ce qui se passe au trésor, service que vous dirigez.
Monsieur le ministre, le trésor n’échappe pas à la corruption et il faut qu’on en parle. Vous ne le savez peut-être pas mais dans votre « maison », on « vend l’argent » ou on  « achète l’argent ». Les victimes de cette forme honteuse de la corruption, ce sont les collectivités décentralisées telles que les conseils généraux, les mairies… et les entrepreneurs. C’est une pratique honteuse qui n’honore pas le trésor que vous dirigez. Mais dans quel pays vivons-nous en réalité ? Il n’y a donc plus aucune morale dans notre pays ? Comment peut-on concevoir que dans un pays, on ne puisse être payé à l’issue de l’exécution d’un marché, qu’après avoir consenti à reverser un certain pourcentage du prix au payeur ?
Comment peut-on concevoir que dans un pays, un président de conseil général ou un maire ne puisse entrer en possession de sa subvention officiellement allouée par l’Etat, qu’après avoir accepté de verser un pourcentage à des gens assis au trésor et grassement payés par l’Etat pour justement remettre cet argent aux bénéficiaires ? Le pourcentage versé retourne t-il dans les caisses de l’Etat ? Non, il atterrit dans les poches des payeurs du trésor public. Les victimes de cette pratique sont tellement terrorisées qu’elles n’osent même pas en parler. Et pourtant, ce sont pour la plupart, des autorités élues qui ont pour mission de développer leur département et d’améliorer les conditions de vie de leurs populations. Celles qui osent résister sont immédiatement « matées » avec l’argument massue « il n’y a pas de liquidité », et peuvent ainsi végéter pendant de longs mois, jusqu’à ce que, ne pouvant plus tenir, cèdent, à la grande joie des « éboueurs du trésor ».
Monsieur le ministre, vous avez reçu récemment, les conclusions d’un séminaire sur la corruption à l’hôtel ivoire et vous avez déclaré que «  la corruption est un mal qu’il faut combattre vigoureusement. ». Eh bien, ce mal est désormais sous « votre toit ».Il a atteint certains de vos agents jusqu’à la moelle épinière. Il n’y a pas lieu d’en dire plus pour ne pas vous mettre mal à l’aise car je sais que vous au moins, je peux compter sur vous et je sais que, à cause de votre mode de recrutement ( appel à candidature et non cooptation, parachutage ou récompense imméritée), vous n’allez pas vous répandre dans les journaux comme l’ont fait d’autres, pour nier ce que même les enfants qui ne sont pas encore nés, savent déjà, c’est-à-dire la corruption dans les concours administratifs.
Votre « maison est atteinte par la corruption et ce n’est pas bien. Faites mentir l’adage qui dit que le poisson pourri toujours par la tête parce que vous êtes une référence citée en exemple partout et c’est avec fierté que nous autres, jeunes diplômés nés enfants de pauvres et donc condamnés par le système à errer dans les rues d’Abidjan jusqu’au retour à la terre, parlons de vous dans nos causeries de désoeuvrés.
Je sais que vous allez réagir promptement parce que je sais que vous ne supportez pas d’apprendre que la côte d’ivoire est le 6ème pays le plus corrompu d’Afrique après le Soudan, le Tchad, la Guinée équatoriale, la RDC et la Guinée. Chacun de nous sait quel est le niveau de développement que ces cinq pays ont atteint à cause de la corruption. C’est le sort qui attend notre pays. Il urge donc de réagir car comme le dit un adage chinois : « il faut faire rapidement ce qui ne presse pas, afin de pouvoir faire lentement ce qui presse ». La côte d’ivoire compte sur vous monsieur le ministre.
En attendant d’avoir de vos nouvelles, je vous prie de recevoir monsieur le ministre, l’assurance de mon profond respect.
ASSALE TIEMOKO ANTOINE
PRESIDENT DE L’ASSOCIATION MVPC

TELL : 225 08 42 39 33



LETTRE A MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE DE CÔTE  D’IVOIRE

Monsieur le premier ministre, l’on a coutume de dire qu’il faut rendre à César, tout ce qui appartient à César, mais il y a des moments où nous estimons qu’il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient. Vous êtes notre premier ministre et il n’est pas nécessaire de revenir sur tout le processus qui vous a permis de parvenir à ce niveau de responsabilité. L’histoire fera son travail et chacun en aura pour son grade.
Ce qu’il est nécessaire de souligner, c’est que chaque jour qui passe, plonge les ivoiriens que nous sommes, de plus en plus profondément dans la misère.
Depuis maintenant quatre mois, nous dénonçons la cherté de la vie, la pauvreté grandissante, le racket et surtout l’inadmissible corruption dans les concours administratifs et le danger que cela représente pour l’avenir de notre pays. Sur ces questions, on nous a répondu que ce sont des choses qui existaient avant et que la guerre est venue aggraver. Ce qui signifie que c’est vous qui êtes responsable de cette aggravation de ces fléaux. Nous attendons votre réaction.
Alors, monsieur le premier ministre, s’il vous plait, faites vite pour que la paix revienne et que la côte d’ivoire retrouve ses valeurs morales, seules choses qui peuvent permettre aux enfants de pauvres que nous sommes, de réussir en passant, un concours administratif.
Monsieur le premier ministre, à l’école primaire, nos maîtres nous demandaient souvent ce que nous rêvions de faire comme métier, une fois devenus grands et diplômés. A cela, nous répondions que nous rêvions de devenir médecins, avocats, juges, ministre, pilotes d’avions, préfets, ambassadeurs, directeurs de société etc. Personne ne disait qu’il voulait devenir gérant de cabine téléphonique, vendeur de médicaments chinois dans les cars de transport, vendeur d’attiéké, vendeurs ambulants d’appareils électroménagers. Et pourtant, c’est ce que nous sommes aujourd’hui, réduits à faire avec nos BTS, nos licences, nos Maîtrises, nos DEA, nos Doctorats, tout simplement parce que à cause de la guerre, le secteur privé s’est écroulé et que la pression sur la Fonction Publique est telle que le meilleur moyen que les responsables des concours administratifs ont trouvé pour contenter tout le monde, c’est de vendre les places à tous les niveaux. C’est une mesure qui a le mérite de permettre à chacun de connaître sa place dans ce pays. Cela est vrai, nous le disons sans aucune exagération et nous l’assumons, même si notre président dit qu’il n’en est pas informé.
C’est nous, les enfants de pauvres qui en sommes les victimes et il n’y a que nous qui pouvons en parler. Et nous en parlons, mais on nous dit que c’est la guerre qui provoque un tel désordre et que la priorité pour l’heure, est de tout mettre en œuvre, pour sortir de la guerre. Nous sommes d’accord, parce que finalement, ceux qui souffrent le plus de cette situation, ce sont les pauvres et leurs enfants et tous ceux qui à cause de la guerre, ont perdu en une seule journée, tout ce qu’ils avaient construit après plusieurs années de souffrance et de durs labeurs.
Nous voulons donc que cette situation de ni paix ni guerre prenne fin pour que chaque enfant de ce pays puisse trouver une place sur la base de ses mérites pour pouvoir aider un peu ses parents avant leur départ définitif de ce monde.
Monsieur le premier ministre, la « petite paix » que vous avez bien voulu nous donner ne nous suffit plus. L’appétit venant en mangeant, nous voulons notre paix, la vraie, la grande, celle que nous avons connu sous le président Houphouët, celle qui permet aux opérateurs économiques d’investir dans notre pays pour nous offrir des emplois sans nous demander, nous enfants de paysans, de payer une « caution » allant de 1 à 5 millions. Nous voulons cette paix pour continuer à encourager nos pauvres parents paysans, de mettre nos petits  frères à l’école. Parce que nos parents, au vue de ce qui se passe (retour à la terre de leurs enfants diplômés), sont en train de se convaincre qu’il n’est plus nécessaire pour eux de scolariser leurs enfants, si c’est pour qu’ils reviennent au village pour ajouter leurs misères aux leurs.
Nous voulons donc la « grande paix », et nous la voulons vite. C’est pour cette raison, monsieur le premier ministre, que nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir demander à vos porte-parole de ne pas minimiser notre souffrance et notre misère avec des déclarations du genre «  si la transition doit durer 6 ans, elle durera 6 ans » ou « nous voulons un autre gouvernement ». Non, la transition ne durera pas 6 ans et nous ne voulons plus d’un nouveau gouvernement. Vous avez déjà démenti cette information mais nous tenons à vous dire que nous ne voulons même pas en entendre parler, ni aujourd’hui ni demain. Quand nous disons que les ivoiriens n’ont jamais été aussi pauvres que durant ces cinq dernières années, le FPI nous répond que ce n’est pas sa faute parce que le programme « révolutionnaire » sur lequel il a été élu n’est pas celui qui est appliqué et il a en partie, raison. Les autres partis politiques présents au gouvernement peuvent en dire autant. Personne n’est responsable.
De 2002 à 2007, notre pays a usé deux premiers ministres et deux gouvernements sans que nous ayons la paix, du moins la « grande » et notre situation de pauvreté s’empire de jour en jour sans que nous ayons un coupable direct à qui demander des comptes. Nous ne supportons plus cette situation.
Nous vous serions donc très reconnaissants de fermer rapidement votre parenthèse avant qu’elle ne se referme sur vous, sous la poussée des pauvres et de leurs enfants. Nous savons bien que vous êtes soumis, vous et le président, à de fortes pressions de la part de vos partisans.
Nous savons que vous devez trouver une place dans l’administration à tous ceux qui ont un petit diplôme et qui vous ont suivi dans votre aventure et Dieu seul sait combien d’entre eux y sont déjà entrés depuis que vous êtes premier ministre. De l’autre côté, c’est le même processus et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous autres, enfants de pauvres, avons décidé de ne plus dépenser inutilement 50.000 francs Cfa chaque année pour passer des concours tant que les élections n’auront pas été organisées et qu’un nouveau gouvernement n’aura pas été installé. Il est inutile de passer un concours où toutes les places sont, soit vendues d’avance soit réservées pour le processus de paix. Nous savons que c’est ce qui se passe en ce moment. Nous le disons et nous l’assumons. Intégrez donc dans l’administration, à l’ENA, dans la police, dans la gendarmerie, dans l’enseignement primaire, tous ceux qui ont un petit diplôme et qui vous ont suivi, mais, s’il vous plait, faites-le vite parce que nous autres qui n’avons pas notre nom sur les listes dressées des deux côtés du processus de sortie de crise, sommes en train de mourir.
Depuis que vous êtes premier ministre, nous prions jusqu’aux heures où personne n’écoute pour que la grande paix qui est dans votre poche droite, sorte enfin. Nous vous prions de faire en sorte que notre espoir ne se transforme pas en désillusion. Nous sommes presque de la même génération que vous et vous savez dans quelles conditions nous avons étudié à l’Université de Cocody. Faites en sorte que nous ne prenions pas ce qui se passe en ce moment comme un exemple pour réussir dans la vie. Ce serait dramatique pour notre pays. Mettez fin à cette parenthèse avant que nous ne commencions, nous aussi à nous poser des questions face à ce grand festin qui se partage sans fin depuis bientôt six ans. Nous avons rendu à César, ce qui appartenait à César. Que César ait l’intelligence de faire en sorte que nous ne lui prenions pas tout ce qui ne lui appartient pas.
Faites en sorte que nous ne fêtions pas Noël 2008 avec quelqu’un en arme dans notre pays sans en avoir le droit. Nous vous souhaitons une bonne fête de Noël 2007 à la primature.
En espérant que vous accorderez toute l’attention nécessaire à notre lettre, nous vous prions d’agréer monsieur le premier ministre, l’expression de notre immense confiance dans votre capacité à fermer la honteuse parenthèse de la guerre au pays de Félix Houphouët Bobigny.

ASSALE TIEMOKO ANTOINE
Président de l’Association MVPC

/11 /2007 17:58

LA FILIERE TRESORIENNE DE LA CORRUPTION
EN CÔTE D’IVOIRE

Selon le rapport 2006 de l’ONG Transparency International, la Côte d’ivoire est le neuvième pays le plus corrompu au monde et le sixième pays le plus corrompus en Afrique derrière la Guinée, le Soudan, la RDC, le Tchad et la Guinée équatoriale.
Avant de revenir à la côte d’ivoire, disons un petit mot sur le Tchad où se déroule en ce moment l’une des affaires les plus scandaleuses que l’Afrique ait jamais connue après celle des déchets toxiques en côte d’ivoire. Cette affaire dans laquelle est impliquée une ONG appelée l’Arche de Zoé, qui a manqué « d’expédier » en France 103 enfants tchadiens présentés comme des orphelins, n’aurait jamais eu lieu si le Tchad n’était pas un pays corrompu.
Au-delà de toutes les déclarations indignées ou feintes des autorités tchadiennes, ce scandale ne trouve son explication que dans la corruption qui gangrène ce pays qui est le quatrième pays le plus corrompu en Afrique.
En côte d’ivoire, les ivoiriens que nous sommes avons déjà fait l’expérience des dangers que représente la corruption pour les populations d’un pays. Il suffit de penser aux déchets toxiques pour s’en rendre compte.
Quand on dit que la côte d’ivoire est l’un des pays les plus corrompus au monde, on nous répond que cela existait avant et que nos autorités ont d’autres chats à fouetter. Beaucoup de choses ont été écrites et dites ces derniers temps sur la corruption dans notre pays et notamment, dans les concours administratifs.
Le 17 octobre dernier, pour la première fois, le problème de la corruption dans les concours administratifs a été posé à un chef d’Etat ivoirien, en l’occurrence, le président Gbagbo, lors de son interview télévisée. Il n’est plus nécessaire de revenir sur les réponses que le chef de l’Etat a données sur la question. Tout ce qu’on peut dire, c’est que les vendeurs de concours qui ont leur siège social dans nos ministères (Fonction Publique, Défense, Intérieur, Education nationale, santé, Eaux et Forêt, etc.), continuent de sabler le champagne après l’intervention du chef de l’Etat.
En attendant que l’on sache ce que notre Ministre de la Fonction Publique a bien pu dire au chef de l’Etat sur ce qui se passe à l’ENA qui est l’épicentre de la corruption, c’est nous qui dénonçons l’existence de cette pratique qui passons pour les nuls et les fainéants, incapables de réussir le moindre petit concours. Car, si notre président qui est au courant de tout ce qui constitue une menace pour notre pays n’est pas au fait de la corruption dans l’organisation des concours administratifs, c’est que c’est nous qui racontons des histoires. C’est nous qui, au lieu de nous mettre au travail, passons notre temps à faire douter les bons élèves.
Evidemment, si avec nos Maîtrises et nos DEA, nous n’arrivons pas, après plusieurs tentatives, à réussir même le cycle moyen supérieur de l’ENA, ouvert normalement à nos petits frères titulaires du Bac, c’est que nous n’avons rien dans la tête et que notre place, que nous ferions mieux de reconnaître une bonne fois pour toutes, est derrière une cabine téléphonique ou au village derrière un pot de « bandji ».
Non messieurs, nous refusons ce triste sort et nous disons que même si nos dénonciations ne servent à rien, même si nous devons être réduits à la mendicité et ne jamais travailler un jour dans la Fonction Publique pour mettre le peu de choses que nous avons apprises pendant vingt ans, au service de notre pays, nous continuerons à dénoncer les mauvaises choses parce que nous savons qu’en dépit du renversement des valeurs morales, qu’en dépit de la célébration institutionnalisée des faux modèles et de la médiocrité qui ont envahi notre pays à la faveur de l’enrichissante guerre, notre pays possède encore  des hommes de valeur, des hommes moralement admirables qui un jour, nous rejoindront dans notre combat et nous aideront à restaurer la morale dans ce pays. Parce que si nous pensons que les mauvaises choses vont prendre fin avec la fin de la guerre, nous nous trompons lourdement.
Les conséquences des actes que nous posons aujourd’hui ne retomberont sur nous que dans 10 ou 20 ans, c’est-à-dire, quand la génération de MM. Gbagbo, Bédié et Alassane aura définitivement pris sa retraite et que notre génération, qu’on pourrait appeler « la génération Fesci », nourrie à la mamelle de la violence urbaine, de la fraude, de la tricherie, de la corruption, du gain facile, de la manipulation, de l’amour de la luxure, arrivera au pouvoir. Dans quel Etat vivrons-nous quand cette génération expérimentée dans le maniement de la machette arrivera au pouvoir ?
Aujourd’hui, quand nous dénonçons ce qui se passe, au lieu de voir s’il n’y a pas une part de vérité, on nous répond que nous sommes des militants encagoulés de l’opposition et que nous n’avons pas le courage de montrer notre carte de militants.
Ces critiques, nous les acceptons parce que nous savons que ce n’est pas de notre époque que Socrate a été condamné à mort parce qu’il posait simplement des questions. Ce n’est donc pas nous qui dénonçons une situation qui peut faire perdre leur travail à des gens organisés en réseau et qui font de gros chiffres d’affaire, qui allons être portés en triomphe.
Quand j’ai adressé une lettre au président le 16 août 2007 pour dénoncer le scandale de la corruption dans les concours administratifs tels que l’Ena (1 à 3 millions), la police (800.000 à 5 millions), la gendarmerie (800.000 à 3 millions), instituteurs (300.000 à 500.000), j’ai reçu tellement de menaces de mort que j’ai dû m’éloigner pendant quelques jours d’Abidjan, ratant du coup, la composition pour le cycle moyen de l’Ena où j’étais candidat.
Voici le sort qui est celui de ceux qui osent s’en prendre à une « tradition de la côte d’ivoire ». Mais nous disons que c’est nous qui sommes dans le vrai car comment ne pas douter du niveau intellectuel, de la moralité et des conditions de recrutement d’un jeune policier qui ose brutaliser une vieille dame d’au moins 75 ans dans un car, au motif que cette vieille lui présente une carte d’identité jaune au lieu d’une attestation d’identité et qui, sans l’opposition ferme de tous les passagers du car, aurait fait descendre cette pauvre femme qui n’était accompagnée que de sa petite fille ?
Nous disons qu’il n’ y a que la fraude et la corruption qui peuvent permettre le recrutement de tels individus dans notre police nationale. Il y a beaucoup de nos policiers qui ont acheté leur BEPC et qui sans aucun niveau, sont entrés à l’école de police grâce au pouvoir de l’argent. Qu’on soumette certains de nos policiers qui font du zèle sur nos routes et malmènent nos parents, à une petite dictée préparée et on saura comment ils ont été recrutés.
Comme on le voit, la corruption, ce sont les populations qui la subissent et non nos autorités. On pourrait même dire que ce sont nos autorités qui en vivent et ce sont les populations qui la vivent amèrement.
Ceci dit, parlons aujourd’hui, d’une autre forme de corruption dont les effets sont immédiats et visibles par tous. Il s’agit de la corruption qui a lieu au trésor public de notre pays et qu’on pourrait appeler « la vente des approvisionnements sur les budgets », véritable injustice que subissent les entrepreneurs choisis par les collectivités décentralisées pour la réalisation de certains ouvrages publics.
Comment fonctionne ce type de corruption qui est une véritable pratique mafieuse tant ses conséquences sont immédiates ?
Lorsqu’une collectivité publique décentralisée (par exemple un conseil général), envisage de construire un marché, pour la réalisation des travaux, elle fait un appel d’offre pour choisir un entrepreneur. Ce dernier, une fois choisi, produit un devis qui est discuté et généralement approuvé, en donnant les garantis que les matériaux à utiliser sont les plus fiables qui existent sur le marché.
Après cette étape, l’entrepreneur doit exécuter les travaux à hauteur de 30% du montant global nécessaire à la réalisation de l’ouvrage. Pour exemple, si la facture globale s’élève à 150 millions, l’entrepreneur doit réaliser sur fonds propres, les travaux à hauteur de 45 millions. C’est après cela que la collectivité publique délivre à ce dernier,, son premier chèque représentant l’équivalent des 30%, soit 45 millions à aller encaisser au trésor.
Seulement, quand l’entrepreneur se présente avec son chèque au trésor, on lui répond qu’il n’y a pas d’argent ; mais en même temps, on s’arrange pour lui faire bien comprendre qu’il existe une autre possibilité : accepter de verser 5 ou 10% du montant à recevoir,  à l’ensemble des agents impliqués  dans l’opération de décaissement.
Face à une telle situation, l’entrepreneur a deux choix : soit il refuse de rentrer dans la combine et il court le risque de ne pas recevoir son argent, du moins, pas avant une longue période. Ce qui peut provoquer sa faillite. Soit, il rentre dans la combine, reçoit son argent mais se retrouve dans l’incapacité de poursuivre les travaux à cause du manque à gagner parce que la même combine se reproduira pour les autres chèques à venir. Un vrai goulot d’étranglement.
Toutefois, comme l’entrepreneur tient à tenir sa promesse d’exécuter le marché à lui confier, il décide de poursuivre les travaux mais en trouvant une solution de rechange : utiliser désormais des matériaux de moindre qualité, pour récupérer d’une autre manière, son argent « volé » par le trésor.
Les conséquences de cette malheureuse pratique qui a son laboratoire d’exécution au trésor public, sont nombreuses. Les entrepreneurs qui refusent d’entrer dans la combine et se laisser spolier, mettent la clé sous le paillasson. Les employés sont jetés dans la rue, au chômage. La réalisation de l’ouvrage se trouve bloquée, car tant que le premier chèque n’est pas payé, aucun autre concernant le même ouvrage ne peut être émis et tout le monde se retrouve paralysé, y compris le maître d’œuvre .
Les entrepreneurs qui, en désespoir de cause acceptent de céder 5 ou 10% de leur argent, réalisent des ouvrages de mauvaise qualité et dans les deux cas, ce sont les usagers qui payent les pots cassés. Eux qui, soit n’ont rien du tout soit ne reçoive qu’un ouvrage de mauvaise qualité qui tombe en ruine quelques temps après.
Souvent, sur le même chantier, il y a plusieurs entrepreneurs. A cause des approvisionnements ciblés organisés par le trésor, certains arrivent à achever leur part du marché, alors qu’il y a d’autres qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Ce qui créé une situation d’injustice devant laquelle la collectivité ne peut rien faire, elle dont le comité de trésorerie se retrouve court-circuité par le trésor sur lequel elle n’a aucun contrôle.
Voici comment nos amis du trésor, très enviés par les autres agents de l’Etat, provoquent par cette  autre forme de corruption, la faillite de nos entrepreneurs et Dieu seul sait combien d’entre eux ont fait faillite, jettent au chômage des pères de famille et mettent en danger la vie des usagers des ouvrages publics, exposent à la vindicte populaire, certaines autorités élues. Autorités qui sont parfois obligées, pour pouvoir disposer de leur budget, de verser de succulentes ristournes à nos amis du trésor.
Cette pratique honteuse qui a lieu au trésor même, est l’un des témoignages vivants de la dégradation morale de notre société ivoirienne, plongée dans un mal profond. Quand nous dénonçons de telles pratiques, on nous répond que ce sont des choses qui existaient avant et de toute manière, personne ne nous prend au sérieux parce que nos écrits ne paraissent que dans le Nouveau Réveil et non pas dans un journal proche de notre président. Pourtant, pour tous ceux qui ne le savent pas, tous nos textes publiés par le Nouveau Réveil sont déposés dans les rédactions de tous les journaux de la place y compris ceux proches du pouvoir. Mais jamais ils ne publient ces textes.
Ainsi, la corruption au trésor ne retiendra l’attention d’aucune de nos autorités, parce que c’est une chose qui existait avant (une tradition de la côte d’ivoire), et qu’elle est dénoncée dans le Nouveau Réveil. Et voilà où nous conduit la théâtralisation de la vie politique dans notre pays. Nous continuons de vivre dans la société ivoirienne en refusant de produire de la société ivoirienne pour vivre. Nous refusons de tirer de la critique et de la dénonciation, les moyens de reconstruire moralement notre société. Nous pensons que tout s’arrangera après la guerre. Or, demain, après la guerre, chacun voudra rattraper le temps qu’il a perdu ou consolider la position qu’il a acquise. Au lieu de reconstruire physiquement et surtout moralement notre pays, c’est plutôt nos poches que nous chercherons à reconstruire et cela autorisera tous les comportements.
La corruption est un danger pour tous les pays au monde. C’est à cause d’elle que les déchets toxiques sont arrivés dans notre pays.  Ce qui se passe au trésor est dangereux pour notre pays et pour les populations qui payent cash tous les comportements de nos autorités.
Il faut peut-être cette fois-ci, faire confiance au ministre de l’économie et des finances, monsieur Diby Koffi, lui qui, le 24 mai 2006 à l’hôtel Ivoire, lors de la restitution des conclusions de l’étude sur le phénomène de la corruption en côte d’ivoire a dit : « la corruption est un fléau qui mine l’économie nationale en ce qu’elle conduit, notamment, à la prévarication et au détournement des deniers publics. Grâce à nos universitaires, nous sommes en train de briser un tabou. Votre rôle est de diagnostiquer le mal afin que la vérité soit annoncée partout et fortement. La gestion de la chose publique est inclusive parce qu’elle nécessite la mise en commun des réflexions et des actes ».
Si notre ministre de l’économie se souvient de ces paroles fortes prononcées par lui-même, on peut être assuré que la vente des approvisionnements sur budget au trésor, n’a plus une longue vie devant elle.
Après une telle révélation, la première réaction de nos amis du trésor (payeurs, ordonnateurs, etc.), impliqués dans cette corruption, sera de chercher à savoir d’où vient le coup et qui se cache derrière.
Qu’ils regardent du côté du peuple de côte d’ivoire qui souffre à cause de la corruption banalisée par tous les ivoiriens, et sur le point de devenir l’une des nombreuses exceptions ivoiriennes. Le ministre Diby Koffi fera son devoir et démantèlera la filière « trésorienne » de la corruption en côte d’ivoire, avant qu’un autre incendie ne le fasse à sa place.

ASSALE TIEMOKO ANTOINE
Président de l’Association MVPC (Ma vie est dans ma prise de conscience)
31 BP533 Abidjan 31
TELL : 225 08 42 39 33


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